L’ergothérapie chez l’enfant
Le but de l’ergothérapie est d’aider les enfants à vivre une vie d’enfant avec un accès à la communication, aux jeux, à la scolarité, afin qu’ils puissent grandir et se développer avec la plus grande autonomie possible en fonction de leurs possibilités.
Après une évaluation la plus complète possible des capacités, un programme de rééducation est établi en accord avec la famille. Il se déroule principalement autour du jeu, avec une analyse des compétences mises en action afin d’être le plus près possible des possibilités de l’enfant et de pouvoir ainsi doser le niveau de difficulté.
▶ Pour qui / pourquoi ?
Qu’un diagnostic soit établi ou non, les enfants que nous rencontrons et accompagnons au cabinet présentent généralement un trouble du développement qui ne demande pas l’accompagnement d’une équipe médico-sociale complète. Il peut s’agir d’une paralysie cérébrale, d’un trouble des apprentissages, d’un trouble d’acquisition de la coordination (TAC), d’un retard de développement, d’une maladie génétique, d’un trouble envahissant du développement.
▶ Qui nous sollicite ?
Suite aux difficultés que rencontre l’enfant, les familles font appel à nous sous les conseils :
• du médecin spécialiste (pédiatre, médecine physique et de réadaptation, médecine scolaire…).
• du médecin généraliste.
• de la Maison Départementale de l’Autonomie (ou MDPH pour les départements limitrophes).
• d’un professionnel qui accompagne déjà le jeune (orthophoniste, psychomotricien..).
• de l’équipe enseignante.
L’intervention de l’ergothérapeute s’effectue uniquement sur prescription médicale. Le médecin note souvent : « bilan en ergothérapie avec séances de rééducation si nécessaire ».
▶ Comment ?
Avant toute prise en charge, il nous est nécessaire d’identifier clairement les difficultés du jeune et les points forts sur lesquels nous pourrons nous appuyer. Ce bilan est proposé au cabinet pour obtenir des conditions de passation neutres et optimales. Des bilans validés et étalonnés sont utilisés (DTVP, BHK, EVIC, Purdue Pegboard, Box and Blocks…) et des mises en situations viennent les compléter. Un compte-rendu détaillé est adressé aux parents et, s’ils le souhaitent, aux professionnels de santé qui suivent le jeune.
A partir du bilan initial, nous proposons une rééducation spécifique, des conseils d’aménagements (scolaires, du quotidien) et/ou la mise en place d’outils de compensation (ordinateur, logiciels…). Notre travail s’articule avec la famille, l’enseignant, l’AVS et les professionnels qui accompagnent l’enfant.
▶ Quelques exemples fictifs d’intervention
Benjamin, 12 ans, présente une dyslexie et une dysorthographie.
Il a franchi les portes du cabinet sous les conseils de son pédiatre et de l’équipe enseignante car son écriture était lente, malhabile et ses écrits étaient pleins de fautes d’orthographe.
Aujourd’hui, notre objectif commun est de rendre Benjamin autonome avec son ordinateur et ses logiciels spécialisés pour qu’il intègre l’outil informatique dans quelques matières, au collège, en lien avec les enseignants.
Antoine, en CE1, porte une dyspraxie visuo-spatiale. Il vient avec ses parents, en consultation, car l’écriture manuscrite, en attaché, est difficile et il manque d’autonomie pour certains gestes quotidiens comme lacer ses chaussures, couper sa viande lors des repas. Nous intervenons dans le cadre scolaire pour aider Antoine à mieux se repérer sur sa feuille et ses lignes et pour travailler le tracé. A domicile, pendant les vacances scolaires, nous nous entraînons, avec différentes méthodes, pour le rendre autonome.
Tessa est une élève d’ULIS qui n’a jamais eu de diagnostic précis pour sa pathologie. Elle présente un retard psychomoteur et ne se sent pas à l’aise pour utiliser sa règle, son équerre et son compas. Elle se dit « nulle » pour utiliser ses mains dans des gestes fins. Au cabinet, une fois par semaine, nous l’aidons à utiliser ses outils scolaires, nous lui proposons aussi du matériel ergonomique. A travers des jeux et des activités manuelles, nous l’entraînons à mieux coordonner ses gestes, à être plus précis et rapide.
Kylian est en CP et est atteint d’une myopathie. Sous les conseils d’une association qui accompagnait le jeune et la famille, nous l’avons rencontré car l’écriture manuscrite était impossible. Aujourd’hui, nous l’accompagnons pour le rendre autonome avec un clavier adapté et qu’il puisse réaliser les mêmes exercices que les copains de sa classe, mais sur son ordinateur, avec l’aide de son auxiliaire de vie scolaire.
Justine a 11 ans et présente des
troubles autistiques. Les parents nous consultent car ses gestes à la maison sont lents et maladroits, elle a du mal à maintenir son attention, sa concentration et reste très distraite en classe, selon son enseignante. Nous intervenons auprès de Justine pour créer en classe un environnement dans lequel elle peut réaliser son plein potentiel d’apprentissage et accroitre sa participation. Nous intervenons à domicile auprès des parents pour trouver des astuces et aider Justine à être plus autonome.
Djibril a 5 ans et porte les séquelles d’une hémiplégie droite suite à un problème à la naissance. Il sous-utilise sa main droite lors de ses activités car les prises ne sont pas fonctionnelles. Nous lui proposons des jeux de son âge qui demande l’utilisation des deux mains pour favoriser l’intégration de son membre supérieur droit. Deux fois par an, les professionnels du centre de rééducation qu’il côtoie mesure sa progression et nos objectifs sont réajustés à chaque fois, en lien avec eux.